Quel est l’impact de la corrosion sur nos environnement ? 

Pollution, gestion des déchets, perturbation des écosystèmes, découvrez les conséquence et le coût environnemental de la corrosion.

Corrosion structure en acier dans le béton armé

On a longtemps cru que le béton armé était un matériau éternel, extrêmement durable, capable de supporter le poids des années. Nous savons malheureusement aujourd’hui qu’il n’en est rien. La catastrophe de l’effondrement du pont Morandi à Gêne en 2018 nous a prouvé que ce matériau était sujet à une pathologie particulièrement sévère : la corrosion.

Ce phénomène inévitable de la corrosion de l’acier dans le béton armé entraîne un certain nombre de désagréments. Dans un premier temps, il cause des dégâts esthétiques comme des fissures, des éclatements de l’enrobage. Les désordres peuvent ensuite fragiliser la structure même, et conduire à une perte des propriétés mécaniques de l’ouvrage.

Parfois, lorsque l’ouvrage est trop corrodé, il est détruit et reconstruit entièrement. Cette action a un impact non négligeable sur notre environnement. Quel est donc l’impact environnemental de la corrosion lorsque celle-ci n’est pas contrée par un traitement adapté ?

 

 

 La pollution engendrée par la démolition et la reconstruction d’un ouvrage.

La première conséquence qui nous vient à l’esprit lorsqu’on parle d’environnement, c’est la pollution.

Pour la fabrication d’un béton, nous utilisons un liant : c’est le ciment. La fabrication de ce ciment est extrêmement coûteuse en terme d’empreinte carbone. En effet, la production de ciment fait partie des industries les plus polluantes aujourd’hui. Elle pèse pour pas moins de 6% des émissions globales de gaz à effet de serre. Un chiffre non négligeable.

D’un autre côté, la production d’acier nécessite de faire chauffer du minerai de fer (préalablement extrait industriellement) à très forte chaleur. Porté à une température de plus de 1000°C, le fer est ensuite fusionné avec le carbone par des hauts fourneaux. Ce procédé, pour de l’acier non recyclé représente un décharge de 2 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

Enfin, pour recycler l’acier, il faut faire fondre les déchets afin de les rassembler et retravailler l’alliage. Pour cette opération, la température dégagée par la fusion du métal peut atteindre jusqu’à 3600°C. Et l’énergie déployée pour une tonne d’acier recyclé s’élève à pas moins de 440kWh. 

Vous l’aurez compris, mieux vaut préserver notre patrimoine existant. 

 

Pollution atmosphérique

La gestion des déchets sur les chantiers de démolition des ouvrages trop corrodés.

Ouvrage en démolition

Penchons-nous maintenant sur la gestion des déchets lors de la démolition d’un ouvrage trop corrodé.

Qui dit démolition, dit forcément déchets. Sauf que pour un ouvrage d’art type pont, il s’agit en fait de tonnes de déchets. 231 millions de tonnes de déchets sont produits par le BTP en France. 51% de ces déchets sont le fruit des chantiers de démolition.

Si nous prenons l’exemple des ponts, 37,3% sont détruits pour cause de désordres. Une des causes de ces désordres est la corrosion. Construits avec une durée de vie théorique de 100ans, on se rend finalement compte que la moyenne d’âge des ponts détruits est de 51ans. Aujourd’hui, les ponts en béton armé français ont une moyenne d’âge de 40ans. Il est donc temps de protéger nos ouvrages !

Le volume de déchets généré par la démolition d’un ouvrage dépend bien évidemment du type d’ouvrage mais également de la méthode de démolition. En effet, une démolition par explosif rendra peut être un volume de déchets plus faible mais entraînera d’autres nuisances (poussières, suspension de particules, …).

De plus, la valorisation des déchets peut s’avérer complexe. Beaucoup de mesures sont mises en place afin de trier et de revaloriser les déchets générés lors de démolitions. Mais là encore, cela dépend de la méthode de démolition et du profil de l’ouvrage. Par ailleurs, certains déchets dangereux sont parfois produits lors de cette opération.

 

Extraction de sable et perturbation des écosystèmes marins

Ouvrage en démolition

Peut être n’y pensons-nous pas suffisamment, mais pour fabriquer du béton, un des éléments essentiel reste le sable. Lorsque nous sommes sur les plages, l’été, il est presque inconcevable de penser qu’il y a en fait une pénurie de sable. Pourtant, ce sont des milliers de tonnes de sable qui sont extraits des profondeurs pour chaque ouvrages à reconstruire.

En effet, on compte 3.3 millions de mètres cubes de sables extraits chaque année en moyenne en France. Cette activité, outre la pénurie de sable, entraîne d’autres conséquences désastreuses. La première et la plus évidente est la destruction du milieu marin. Mais il y a d’autres conséquences moins évidentes et pourtant tout aussi destructrices. Il faut compter la mise en suspension de particules métalliques, naturellement absentes des eaux éloignées du fond, et mettant ainsi en danger les espèces marines présentes dans ces milieux.

Pour conclure, l’impact environnemental de la corrosion n’est pas une donnée négligeable mais il peut être grandement limité. La préservation et la sauvegarde de notre patrimoine bâti participe grandement à cette réduction. Pour ce faire, l’un des traitement les plus indiqué pour les infrastructures est la protection cathodique. Nous vous accompagnons, chez Corrohm, dans le choix, le dimensionnement et l’optimisation de protection cathodique prenant en compte les spécificités de vos ouvrages.